Dans le cadre de mes accompagnements, je suis amené souvent à proposer des exercices à faire chez soi pour prolonger l’état de bien-être apporté par la séance. Je parle d’abord des erreurs à éviter et ensuite je donne le mode d’emploi pour pouvoir pratiquer tout de suite.
Les erreurs les plus fréquentes :
- vouloir arrêter le flot des pensées. Ce n’est pas possible pour un être humain d’arrêter de penser : le flot de pensées est continu en lui, ça fait partie de son équipement de base. Lutter contre les pensées ce serait comme essayer d’arrêter le cours d’une rivière en poussant dans le sens opposé avec ses mains : beaucoup d’efforts pour encore plus de tensions et de crispations…
- vouloir chercher à se détendre. La détente n’est pas l’objectif de l’exercice, mais la conséquence naturelle d’avoir pris un moment pour soi pour se relier à une sensation dans le corps. Pour illustrer ceci, un petit exercice à réaliser tout de suite: vous prenez par exemple un tissu ou un vêtement dans votre main, vous serrez très fort la main… vous n’allez pas correctement sentir l’objet, la sensation sera grossière. Par contre si vous vous dites : « je vais essayer de sentir vraiment cette matière dans ma main », votre main naturellement va se desserrer et se détendre, et vous capterez plus d’informations sur l’objet. C’est parce que je ressens que je me détends.
- croire que méditer se limite à observer ses pensées. Un être humain gère trois types d’informations : des pensées, des émotions et des sensations corporelles. Je préconise, comme le fait Luis Ansa dans son magnifique livre d’entretien La Voie du Sentir, de porter son attention sur le corps. Pour la petite explication, nous avons trois couches dans notre cerveau correspondant à trois stades d’évolution : le reptilien pour le corps, le mammalien (limbique) pour les émotions et le néo-cortex pour les pensées. Le corps est à la base de cette évolution, s’y connecter c’est se relier à la totalité tête/pensées – cœur/émotions – corps/sensations. Alors que n’être que dans les pensées me coupe de mes émotions et de mon corps.
Concrètement comment faire ?
1/ prendre trois grandes inspirations-expirations lentes, en cherchant à bien remplir et vider les poumons
2/ faire quelques étirements si besoin pour réveiller le corps
3/ assis ou debout : « prendre la sensation » d’une petite partie du corps, par exemple une main ou un pied. Essayer de ressentir le plus intensément possible cette partie du corps, ce qui va augmenter la qualité de présence. Y rester de plusieurs secondes à une minute. Écouter comment la sensation de précise, s’amplifie, se transforme peut-être aussi…Et changer de partie : le nez, la joue, le front, l’épaule, le dos, le petit doigt de la main gauche… Comme un jeu.
Vous pouvez ensuite faire un scan corporel: vous partez de la sensation de vos pieds, et votre attention se déplace comme un faisceau lumineux, en balayant les différentes parties du corps en remontant jusqu’à la tête. Et vous redescendez jusqu’aux pieds. Ça fait comme des vagues de haut en bas ou de bas en haut. Il peut aussi y avoir des vagues latérales, par exemple du côté gauche du corps vers le côté droit et inversement.
Et enfin ressentir la totalité de la sensation du corps, dans sa globalité. Cela demande un peu plus de présence, c’est pour cela que je conseille de débuter par une petite partie du corps.
Bonne expérimentation à toutes et tous! L’essentiel c’est de s’amuser à découvrir les richesses que nous portons à l’intérieur de nous-mêmes. Je serais curieux de lire vos commentaires et avoir vos retours d’expérience.